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Unesco

Le 11 avril 2016 le Conseil Exécutif de l’UNESCO a adopté avec le soutien de la France la résolution 199 EX/PX/DR 19.1 initiée par six pays membres de l’OCI.[1]

Cette résolution qui traite surtout de Jérusalem[2] blâme Israël de ne pas respecter ses obligations de puissance occupante, en procédant à des fouilles archéologiques et en portant atteinte à la liberté de culte.

Sous couvert de ce blâme, d’ailleurs injustifié, la liberté de culte pour toutes les religions n’ayant jamais été aussi respectée que sous le pouvoir israélien, ce texte affirme que la « rampe d’ascension MUGHRABI est une partie inséparable et intégrale de la Mosquée Al AQSQ/Al HARAM Al Sharif »[3] Une façon d’oblitérer l’existence du « Mur Occidental » dit aussi « Mur des Lamentations», l’un des murs de soutènement de l’Esplanade du Second Temple.

Voilà à quelle infâme tour de passe-passe révisionniste le Conseil Exécutif d’une institution vouée à la Science et à la Culture, ainsi qu’à la tolérance, la coopération et la paix entre les nations et les cultures s’est prêtée.  

Le révisionnisme de cette résolution contredit non seulement les faits historiques,  établis notamment grâce aux fouilles archéologiques que cette résolution entend interdire, mais aussi à la tradition islamique qui qualifie ce lieu de Beit al MAQDAS.

Comme l’a observé l’écrivain égyptien populaire et spécialiste de l’Islam, Youssouf ZIRAN[4] ce terme n’est que la transcription arabe d’une expression hébraïque,  C’est le Beit ha MIQDASH par laquelle la Bible hébraïque désigne le Temple projeté par le roi David et construit par le roi Salomon.

Le Président François Hollande, le Premier Ministre Emmanuel Valls, le ministre des Affaires Etrangères Jean Marc Ayrault et le Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ont reconnu que cette résolution était mal formulée et que la France n’aurait pas dû la soutenir en l’état. Hollande a même demandé à son ministre des affaires étrangères de suivre personnellement la formulation de résolution de ce type afin d’éviter de nouvelles bavures. La dite bavure viendrait-elle des services du Quai d’Orsay, des préjugés de ses cadres et /ou de leur alignement aveugle sur les positions prises par le bloc des pays musulmans ?

Cette bavure concerne également la franc-maçonnerie et en sape les fondements.  Etablie depuis sa création sur des mythes fondateurs au centre desquels se trouve le Temple de Salomon, cette symbolique a permis jusqu’ici d’unir ce qui est épars, agnostiques, athées et croyants des religions du Livre.

L’adhésion de l’UNESCO et de la France à des « vérités » islamiques doit-t-elle amener les francs-maçons à renoncer à rechercher la vérité, à améliorer et  perfectionner l’humanité, au plan matériel, social, moral et intellectuel, à faire prévaloir la laïcité, l’avancement de la paix ?  Nous faudra-t-il à terme revoir et « adapter » nos rituels ?

Par le passé, les francs-maçons musulmans et les loges étaient nombreux au Proche Orient. Aujourd’hui, excepté en Turquie, au Liban et en Israël, les loges ont complètement disparu. Les régimes obscurantistes et les fatwas les ont éliminées. Dans un esprit de paix, notre loge du Grand Orient de France tente de les faire revenir. Si nous franc-maçons ne nous exprimons pas sur des résolutions internationales opposées à l’histoire et à la raison, quelle confiance pourront-ils nous accorder ?   

Y. M., C. F.    



[1]Organisation de la Coopération Islamique, Algérie, Egypte, Liban, Maroc, Oman, Qatar et Soudan,

[2] Elle traite également de la reconstruction de Gaza, et des « deux sites palestiniens Al Haram Al Ibrahimi /Tombeau des Patriarches à Al KHALIL/Hébron et de la Mosquée Bilal Ibn RABAH/Tombe de Rachel à Bethlehem » 

[3]Cf. la section  I. B. 2 18 de cette résolution. 

[4] Interviewé par KHAIRY Ramadan sur la chaîne de télévision CBC égyptienne Youssouf ZIRAN  avait déclaré « Beit al MAQDAS est une expression hébraïque, c’est pourquoi la mosquée al AQSA ce n’est pas cela. Al QUDS, Ha MIQDASH, est ancien mot hébreu ». Interpellant ses frères musulmans il avait ajouté : « vous vous appropriez une ville, vous vous appropriez un mot, et dites qu’ils vous sont saints.  D’où  cela vient exactement ?  Est-ce que tu peux dire à un Juif que Jérusalem n’est pas à lui ? » Article de Jacky Khoury dans Maariv  du 19 décembre 2015