André SCEMAMA et L’UNION de BELLEVILLE
La situation au Proche-Orient.
Conférence / débat de
Monsieur ELIE
BARNAVI Ambassadeur d'Israël en France.
Le 15 /10/2001 au Grand Orient de France
Monsieur l’Ambassadeur , Votre Excellence,
Au nom du Grand Orient De France, et en mon nom personnel, je vous souhaite la bienvenue et vous remercie d'avoir bien voulu accepter notre invitation.
Nous sommes très honorés de votre présence et je vous invite à bien vouloir prendre place.
Monsieur l’Ambassadeur , Votre Excellence,
Avant de vous donner la parole, permettez-moi, pour les rares personnes qui ne vous connaîtraient pas de vous présenter.
Vous êtes né en 1946 à Bucarest en Roumanie.
Vous avez étudié l'histoire et les sciences politiques aux Universités de Jérusalem et de Tel-Aviv .
Vous avez obtenu un doctorat en France à la Sorbonne avec une thèse sur les guerres de religion dans la France du XVIème siècle.
Vous avez ensuite poursuivi une carrière universitaire classique essentiellement à l'Université de Tel-Aviv où vous êtes toujours Professeur titulaire d'Histoire de l'Occident moderne.
Vous avez occupez les fonctions :
de Directeur du Département d'Histoire et Président du Centre d'Etudes internationales de l'Université de Tel-Aviv.
de Directeur d'Etudes à l'Ecole d 'Etat-Major des Forces de Défense d'Israël et à l'Institut de Défense Nationale .
Vous avez enseigné dans de nombreuses universités étrangères, notamment en France :
à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales, à l'Ecole Normale Supérieure,
à l'Université de Paris-Sorbonne, à l'Université de Reims.
Parallèlement vous avez mené une intense activité publique comme conférencier, publiciste et commentateur.
Vous êtes cofondateur avec Schlomo BEN-AMI, l'ancien Ministre des Affaires étrangères d'Israël, d'une association politique : Le Forum de réflexion sociale et politique.
Vous êtes membre de plusieurs sociétés savantes et membre des comités de rédaction de plusieurs ouvrages sur les guerres de religion et l'humanisme renaissant , ainsi que sur !'Histoire contemporaine d'Israël et du peuple juif.
Vous avez écrit des articles d 'analyse politique dans la grande presse en Israël, en France, en Belgique, en Espagne et en Italie.
Vous étiez Directeur du Comité Scientifique du Musée de l'Europe en cours de création à Bruxelles depuis 1998, lorsqu'en décembre 2000 vous avez été nommé Ambassadeur d'Israël en France par le gouvernement BARAK
Vous êtes aussi Officier des Palmes Académiques au titre de la diffusion de la culture française à l'étranger.
Voici donc en quelques mots les grandes lignes de votre parcours.
Monsieur l'Ambassadeur, Votre Excellence, si vous voulez bien, la parole est à vous.
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Merci de cette présentation, à la fois flatteuse et ma foi, je dois le reconnaître assez précise.
Merci surtout de l'honneur que vous me faîtes de m'accueillir ici. C'est pour moi un moment émouvant, il y a l'appareil bien sûr, il y a le décorum et il y a aussi tout ce que vous représentez pour quelqu'un comme moi qui a étudié beaucoup l'Histoire à défaut de la faire et qui a beaucoup lu sur ce que vous êtes, sur ce que vous représentez , sur ce que vous avez été : frères dans une commune croyance sur une certaine idée de l'homme, frères aussi dans une commune souffrance tout au long de !'Histoire où souvent on a associé dans un même mépris, dans une même détestation juifs et francs-maçons
Je suis à la fois un peu intimidé je dois l 'avouer et en même temps très à l'aise parce que je sais que nous partageons les mêmes valeurs et que ce que je dirais là, même à l'attention de ceux qui ne sont pas très heureux de ce que nous faisons, de ce que mon gouvernement fait sera compris parce qu'il sera écouté et que je trouverai auprès de vous cet esprit de tolérance sans lequel il n'y a pas de vie humaine qui soit digne d'être vécue.
Je suis là d'abord et avant tout pour débattre, je ne suis pas là pour vous faire une conférence si je comprends bien ce n'est pas la tradition, on m'a demandé d'être très bref dans une introduction qui n'est qu'une façon de lancer le débat.
En réfléchissant un peu sur ce qu'il serait bon de dire pour lancer ce débat, je me suis dit, que la meilleure façon est encore de planter le décor de ce qui se passe aujourd'hui dans le coin du monde où je vis, en avouant d'emblée une certaine perplexité .
Je ne suis pas sûr de comprendre le monde tel qu'il est surtout depuis les événements du 11 septembre avec le sentiment pénible d'avoir perdu les repères, d'avoir perdu la faculté qui est donnée en principe à tout intellectuel de pouvoir au moins concevoir un scenario cohérent pour ce qui sera et en avouant mon incapacité de le faire aujourd'hui, c'est une espèce de tunnel dans lequel nous nous trouvons tous dans un monde déboussolé sans aucune des certitudes que nous avons connues jusqu'à il n'y a pas si longtemps et en sentant confusément que nous sommes entrés dans une époque nouvelle mais sans que nous soyons capables d'en définir les paramètres.
Il y a bien sûr, d'abord et avant tout, ce phénomène relativement nouveau d'un terrorisme inédit et si je pense que ce terrorisme qui a frappé les États Unis le 11 septembre et qui semble-t-il continue de frapper, si je pense qu'il est inédit, ce n'est pas parce que l’on n’a pas connu des campagnes de terreur avant bien sûr, mais ce qui me semble nouveau et proprement angoissant est le fait que ce terrorisme ne revendique rien. C'est un terrorisme qui se situe de façon délibérée au-delà du champ du politique.
Nous avons connu, nous israéliens, nous sommes bien placés pour le savoir, nous avons connu des moments de terrorisme intense, on demandait généralement quelque chose.
Les actes de terreur consistaient notamment à prendre des otages, par exemple, mais c'est pour obtenir quelque chose en échange.
Il y avait dans le terrorisme le plus abject une revendication politique, on pouvait non pas toujours discuter avec les terroristes mais on pouvait entrer dans leurs têtes et essayer de comprendre ce qu'ils voulaient, ils le disaient d'ailleurs, et voilà que d'un coup il n'y a pas de revendication, on ne sait pas qui a commis l'acte. On le sait mais ce n'est pas parce que ceux qui l 'ont perpétrés l 'avouent et surtout, ils ne demandent rien et cela est angoissant. Est angoissant parce que lorsque l 'on ne demande rien, lorsque l'on prend la vie des autres et de la sienne propre, sans rien demander en échange, c'est que l'on est dans une logique complètement folle, contre laquelle il n'y a pas grand chose à faire finalement sinon la guerre, et encore, la guerre est très difficile à faire parce que l'on ne sait pas vraiment contre qui.
Lorsque l'on gratte un peu pour essayer de comprendre quand même ce qui se passe, on s'aperçoit que ce qui est à la racine de tout cela c'est la haine, la haine de l'Occident, la haine déraisonnée de l'Occident, la haine de son propre passé, la haine enfin de ce que l'Occident représente, y compris les valeurs qui sont inscrites au fronton de ces murs.
Ce terrorisme là, qui a frappé le 11 septembre n'a aucun rapport direct avec le Proche-Orient puisque ce qui se passe au Proche-Orient, le conflit israélo/palestinien, le conflit israélo/arabe en général est lui d'ordre politique et national.
Il a une logique, il aura donc une fin, alors que ce qui s'est passé à New-York , à Washington, ce qui est en train de se passer ici n'a lui aucune logique nationale.
Bin Laden et les siens se moquent de la cause palestinienne comme d'une guigne. Ils ne sont pas nationalistes, ils sont internationalistes, ils sont mondialistes à leur manière.
C'est pour ça que l'amalgame que l'on tend de faire ici et là est de plus en plus malheureusement, entre les événements tragiques au Proche-Orient et ce qui s'est passé aux Etats Unis, est intellectuellement inepte, non pas qu'il n'y ait pas de lien, il existe ce lien, il est évident que chaque foyer de tension comme le nôtre constitue un vivier supplémentaire où les maîtres terroristes puisent leurs victimes, leurs bombes humaines, mais c'est le seul lien que l'on puisse apercevoir, autrement pourquoi, y aurait-il du terrorisme islamisme en Algérie, au Cashemire, ailleurs encore, si tout est lié au Proche-Orient.
Mais en même temps, le fait même que ce terrorisme soit aveugle et non revendicatif on voit comme moi de façon à première vue paradoxale, un certain optimisme. Je me dis que Bin Laden et les siens ont fait un pas de trop. Je me dis aussi que souvent toujours les dictateurs et les totalitaires ne comprennent pas le ressort caché de la démocratie libérale. Ils confondent souvent et cela depuis Hitler et jusqu 'à Bin Laden en passant par Saddam Hussein, ils confondent volontiers le goût de la discussion en démocratie, la difficulté à mobiliser une démocratie, le libre débat et la faiblesse.
Ils nous regardent faire, ils nous regardent discuter, ils nous regardent nous empoigner souvent et ils en concluent que nous sommes veules et lâches. Ils se disent ils n'oseront pas parce qu'ils sont incapables de se battre et cela est vrai jusqu'à un certain point. Il est vrai que la démocratie a horreur de la guerre, il est vrai que, historiquement jamais il n'y a eu une guerre entre démocraties, il est vrai que nous avons horreur du sang versé mais il est vrai aussi et cela, ils ne le savent pas que lorsqu 'ils franchissent une certaine limite, le même petit bourgeois un peu timoré qui ne demande qu'à vivre peut se muer à une bête féroce et lorsque l'homme a mobilisé la démocratie et que lorsqu 'elle est convaincue que l'on en veut à sa vie et lorsqu 'elle est convaincue du bien-fondé de son combat, à ce moment là, oui, elle devient invincible et je suis prêt à parier tout ce que l'on voudra que le jour même où Bin Laden a fait ce qu'il a fait aux Etats Unis, il a signé son arrêt de mort .
Je ne suis pas venu pour parler du terrorisme en général ni de Monsieur Bin Laden en particulier, je suis venu vous parler du Proche-Orient et d'ISRAEL et je voudrais vous dire quand même deux mots sur l'influence de tout cela sur le Proche-Orient.
Les Américains ont tenté de monter une coalition internationale pour combattre le terrorisme. Cette coalition, ils l'ont voulue logiquement aussi large que possible et surtout ils l'ont voulue cette coalition assez large pour comprendre tout ce que le monde comporte d'Etats arabes et musulman s.
Je crois, que c'est une politique logique, elle rappelle bien entendu, cela a été souvent dit et cela est vrai comme une espèce de bégaiement de l'Histoire, cela rappelle la situation qui a prévalue avant et tout de suite après la guerre du Golfe.
La guerre du Golfe, c'était déjà cela, c'était la volonté de rassembler une coalition aussi large que possible de façon à ce que le combat contre Saddam Hussein n'apparaisse pas comme le combat de l'Amérique ou de l'Occident contre le monde musulman et ici, on retrouve un peu ce cas de figure un peu plus dramatique peut-être parce que la situation lors de la guerre du Golfe était tout compte fait claire la première fois depuis la seconde guerre mondiale un Etat a décidé un beau jour d'annexer un Etat voisin. La situation légale était claire, le monde arabe modéré pouvait se sentir directement menacé. Ici, c'est beaucoup plus flou, la mobilisation est beaucoup plus difficile d'où donc la tentative de l 'Occident et des Américains en premier lieu de rassembler une coalition aussi large et aussi multicolore que possible en faisant bien attention et là encore je crois que ce n'est que sagesse en faisant bien attention à tirer un trait très clair en disant que nous n'en avons pas à l'Islam, nous en avons à l'islamisme, nous n'en avons pas aux pays arabes aux musulmans nous en avons au terrorisme en disant si clash de civilisation il y a il coupe le monde musulman .
Il ne s'agit pas d'imaginer le monde comme l'Occident chrétien contre le monde musulman et de nouveau comme lors de la guerre du Golfe on assiste à un certain changement de cap américain c'est à dire, on se rappelle qu'il y a un problème palestinien qu'il faudrait le régler on se rend compte surtout qu'ISRAEL risque d'être un partenaire extraordinairement gênant et donc on crée cette coalition surtout sans ISRAEL et l'une des premières déclarations de politique étrangère de Colin POWEL a été précisément cela bien sûr ISRAEL ne se battra pas, bien sûr ISRAEL ne fera pas partie de cette coalition et on se trouve devant cette situation qui est tout de même un peu curieuse une coalition où l 'on essaye d'avoir des pays comme l'Iran et la Syrie mais ISRAEL est exclue vous vous souvenez c'était déjà cela je l'ai dit lors de la guerre du Golfe
Alors, quelles sont les chances de réussite de cette opération là ? et là encore je ne parle pas de la guerre elle-même contre les terroristes, je parle de l'influence que cette nouvelle donne pourrait avoir sur le Proche-Orient sur le conflit israélo / palestinien
Il est difficile de répondre à cette question il y a plusieurs inconnues et si vous voulez, on pourrait développer tout cela lors de la discussion mais, laissez-moi simplement vous dire quelles sont les inconnues de cette équation là.
Il y a d'abord l'inconnue majeure à mes yeux qui sont les véritables intentions du président de !'Autorité palestinienne Yasser ARAFAT et de son autorité, quelle est véritablement leur place dans cette coalition ? Est-ce qu'il s'agit de tactique et de stratégie ? Est-ce qu'au terme d'une année de violence, qui n'a pas apportée grand chose ni à !'Autorité palestinienne ni à son président et ni surtout au peuple palestinien .
Est-ce qu'il y a véritablement volonté d'en finir et d'essayer d'arriver à un modus vivendi avec ISRAEL ?
C'est une énorme inconnue, ce n'est pas clair, si je vous dis cela c'est que je ne suis pas le seul perplexe cela est vrai pour la plu part des observateurs y compris des gens qui connaissent très bien ARAFAT y compris des gens qui se trouvent dans l'entourage immédiat de Yasser ARAFAT
Ce n'est pas clair non plus quelle est sa véritable marge de manœuvre.
Une année de trouble, de violence a fait que !'Autorité a peut-être perdu beaucoup de son autorité ce n'est pas du tout évident qu'elle ait sa marge de manœuvre, dans quelle mesure il peut reprendre le contrôle d'une rue très turbulente d'une opinion palestinienne qui est très montée conte les Américains qui n'a visiblement pas envie d'arrêter les frais et qui manifeste de façon bruyante et quotidienne sa haine de tout ce qui est occidental et israélien alors, là encore c'est une énorme inconnue il y a une troisième inconnue
l 'incertitude évidente qui plane sur la politique intérieure israélienne il y a un gouvernement d'union nationale vous le savez. Pour l 'instant, il est à peu près uni face à la violence face à la situation. Il est poussé par une opinion israélienne dure exaspérée mais tout le monde le sait d'ailleurs cela ils le disent eux-mêmes les deux chefs de l'exécutif israélien ne sont pas forcément d'accord sur les moyens de mettre fin à la violence que faudrait-il faire et surtout sur quoi un arrêt éventuel de la violence pourrait déboucher ?
Nous sommes dans une situation bizarre où la coalition du gouvernement est à la fois très large aujourd'hui après la démission d'un petit parti d'extrême droite.
Il reste quand même 76 députés sur 120 donc c'est en apparence une coalition très large, elle repose sur l'intérêt bien compris des deux principaux antagonistes SHARON et PERES et en même temps, on sent qu'il y a des craquements et il n'est pas certain du tout que cette coalition sera capable de tenir le coup jusqu 'au bout surtout s'il y a une perspective politique claire tant que la violence se poursuit oui mais s'il y avait une ouverture politique il n'est pas impossible que les divergences profondes qui concernent la solution définitive au problème israélo / palestinien il n'est pas certain que ces divergences permettent à ce gouvernement de rester ensemble.
Après tout est possible, n'est-ce pas ? de nouvelles élections avec là encore les incertitudes que cela comportent
Malgré ce que j'ai dit au tout début lorsque j 'ai pris la parole sur l'incapacité à imaginer des scénarii à peu près cohérents, laissez-moi quand même essayer d'en formuler deux un pessimiste et un plutôt optimiste
Le scenario pessimiste veut et c'est celui qui est partagé par la plupart des observateurs que le cessez-le feu qui est déjà très branlant ne tienne pas la route, que la violence reprenne de plus belle et que le terrorisme se poursuit à ce moment-là nous avons pris pour longtemps une situation de ni paix ni guerre, pas de guerre au sens propre car on ne voit pas contre qui pourrait éclater une guerre au Proche-Orient mais enfin c'est une situation difficile pénible le cycle infernal que nous connaissons déjà trop bien mais peut-être encore aggravé du terrorisme et de la répression et celui le plus optimiste qui dit qu'il faut parier sur ce qui se passe, les attentats aux USA ont ouverts ce que les Américains appellent une fenêtre d'opportunité
Cette fenêtre d'opportunité fait que l'Administration américaine s'est engouffrée dans la brèche et est revenue au Proche-Orient en force alors que pendant des mois ils ont dit qu'ils n'en feraient rien, mais là pressés par la nécessité ils sont revenus en force au Proche-Orient . Il y a un environnement international plutôt favorable avec I 'Autorité palestinienne qui s'est rangée cette fois-ci dans le camp des bons, avec ou sans guillemets, et donc, l 'idée que cette fois-ci cela pourrait marcher si seulement il y avait une ouverture politique on pourrait de nouveau enclencher un mécanisme qui nous permettrait à court terme de s'asseoir à une table de négociations et à ce moment là, tout est possible, y compris parvenir à un traité de paix en bonne et due forme dans un avenir pas trop lointain.
Voilà donc les deux scénarii, ils n'ont rien d'extraordinaires, ils ne sont pas bien précis, il s sont tellement vagues qu'ils permettent toutes les interprétations, mais je voudrais finir cette trop longue introduction en vous disant que tout de même quel que soit le scenario que l'on privilégie, quel que soit le scénario qui se réalisera, il s'agit de scénarii à court terme et à moyen terme.
A plus long terme, je ne doute pas que nous finirons par y arriver, à plus long terme, il suffit de consulter une carte pour s'apercevoir que ces deux peuples sont condamnés à s'entendre.
Il y a une telle imbrication, une telle symbiose, ce mouchoir de poche est tellement ridiculement petit que
la guerre très longue maintenant nous est interdite et que après avoir goûté à l'espoir de paix, à mon avis à un moment ou à un autre, d'ici six mois, un an ou deux, impossible à dire avec précision, la raison finira
par prévaloir et nous finirons quand même par aboutir à un compromis historique avec les Palestiniens et c'est cette confiance qui m'habite qui depuis que j'ai l'âge de raison politique qui m'a fait à la fois accepter ce poste à Paris et qui me fait croire qu'il vaut mieux parier sur les capacités de raison de l'homme plutôt que de parier sur son incapacité à réfléchir et à se servir de sa raison et après tout si je vous délivrais ici un message de désespoir ce serait vraiment très mal venu précisément dans ce temple. Ici, si j'ai bien compris l'espoir est une obligation morale
Je vous remercie.